À travers leur patrimoine architectural, les villes, les ports, les bourgs et les hameaux sont les témoins de la prospérité apportée par le commerce des produits dérivés du lin et du chanvre : toile, papier, cordage…
Les marchands et négociants se font bâtir de riches demeures et hôtels particuliers aux architectures remarquables utilisant des matériaux nobles. Ainsi, les marques de la Confrérie des marchands d’Outre-mer ornent les somptueux hôtels et maisons de Vitré. Les maisons à pondalez ou maisons à apoteiz du Léon sont des exemples d’architectures spécifiques qui peuvent être interprétées comme un marqueur social de richesse.
L’espace urbain s’organise autour de ce commerce. Des places de marché sont créées et des bâtiments civils tels que des bureaux de contrôle des toiles, des halles, des entrepôts… construits.
Les paroisses ont également bénéficié des revenus que leurs habitants ont tiré de l’activité toilière. Grâce aux dons des plus riches et plus modestes, les fabriques, chargées de la gestion des paroisses, ont fait édifier des églises ou embelli des édifices existants avec des retables, de la statuaire ou de l’orfèvrerie. Ainsi, les enclos paroissiaux, particularité architecturale bretonne très répandue dans le nord et centre-Finistère, tirent en grande partie leur origine de l’industrie toilière.
Ces architectures sont influencées par les différents mouvements artistiques européens Gothique, Renaissance puis Baroque. Les meilleurs artistes et artisans, sculpteurs, ébénistes, tailleurs de pierre, peintres, maîtres verriers, orfèvres... sont convoqués parfois depuis l’Angleterre ou les Flandres et rivalisent de talent et d’ingéniosité.